L’ex-candidate caquiste Caroline St-Hilaire deviendra administratrice de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), soit le deuxième poste en importance dans l’organisation.
Le cabinet de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron, a confirmé l’information au Devoir, dimanche soir. « La Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie a informé cet après-midi la ministre […] qu’elle avait choisi de nommer Caroline St-Hilaire au poste d’administratrice de l’OIF. Ce choix doit maintenant être entériné par le Conseil permanent de la Francophonie au cours des prochaines heures », a écrit l’attachée de presse de la ministre, Catherine Boucher.
« Il s’agit d’une excellente nouvelle pour le Québec à la veille de la Journée internationale de la Francophonie, ajoute-t-elle. Rappelons que le Québec est membre de plein droit de l’OIF. »
C’est donc la secrétaire générale de l’organisation, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, qui a choisi l’ex-députée bloquiste et mairesse de Longueuil pour la seconder. Le Devoir révélait mardi dernier que le gouvernement du Québec avait proposé le nom de Mme St-Hilaire au poste d’administratrice de l’OIF, tandis que le gouvernement canadien avait lui aussi proposé une candidature.
Mme St-Hilaire exercera ses fonctions à Paris. Le salaire de l’administratrice est de 173 411 euros, soit environ 250 000 dollars. À cela s’ajoutent des primes et indemnités, dont 5100 euros par mois, soit environ 7500 dollars, pour le logement.
Les derniers mois ont été tumultueux pour Caroline St-Hilaire. Elle a d’abord perdu aux mains de Québec solidaire dans la circonscription de Sherbrooke, alors qu’elle représentait la bannière de la Coalition avenir Québec (CAQ), aux élections générales de l’automne 2022.
Au mois de janvier dernier, Le Journal de Québec a révélé qu’elle était en voie d’obtenir le poste de déléguée générale du Québec à Barcelone, créé sur mesure pour elle. L’annonce de cette future nomination avait suscité l’ire de l’opposition à Québec. Le Parti libéral du Québec (PLQ) avait accusé la CAQ d’avoir conclu un « deal » avec Mme St-Hilaire en cas de défaite électorale.
Mme St-Hilaire pourra finalement partir vivre en Europe comme elle le souhaitait, mais non sans critique de l’opposition. En apprenant la possible nomination de l’ex-politicienne au sein de l’OIF, plus tôt cette semaine, le chef par intérim du PLQ, Marc Tanguay, s’est insurgé. « À l’époque de Maurice Duplessis, on appelait ça du “patronage”, nommer des personnes qui sont du bon bord », a-t-il déclaré en point de presse, mercredi dernier.
« Lorsque le motif principal, si ce n’est l’unique motif, c’est parce qu’on veut faire suite à un deal parce qu’elle est candidate défaite de la CAQ, ça ne peut pas être un motif pour nommer des gens », a-t-il poursuivi.
Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est lui aussi offusqué. « Ce sont des nominations qui sont clairement partisanes. C’est exactement le genre de choses dont les Québécois pensaient s’être débarrassés en mettant les libéraux dans l’opposition et, de toute évidence, ça continue sous la CAQ. »
Lui aussi considère qu’il s’agit d’une faveur de la CAQ envers son ancienne candidate. « À la CAQ, on ne perd jamais vraiment ses élections. Même quand on les perd, on gagne. »
La ministre Biron s’était défendue d’avoir recours à une potentielle nomination partisane, en début de semaine. « C’est un processus qui est partagé avec Ottawa, avait-elle affirmé. J’ai eu de bonnes discussions avec Mélanie Joly, j’ai fait part de mes observations. Le courant passe très bien entre moi et elle, et c’est elle qui fait sa proposition. Et peut-être qu’il y a d’autres candidats qu’on ne sait pas, qui viennent d’ailleurs, je ne suis pas au courant de ça. »
Le mandat du précédent administrateur de l’OIF, Geoffroi Montpetit, s’est terminé le 10 mars dernier. Son contrat n’a pas été renouvelé.
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