La publication du rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) a suscité de nombreuses réactions lundi de la part d’intervenants qui y voient un appel à enfin prendre les moyens de s’attaquer à la pire crise environnementale de l’histoire de l’humanité. Voici quelques-unes de ces réactions :
Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies
« L’humanité marche sur une fine couche de glace et cette glace fond vite », a-t-il commenté dans un message vidéo diffusé au point de presse du GIEC, tout en décrivant le rapport comme « un guide de survie pour l’humanité ». Si « tous les acteurs doivent appuyer sur le bouton avance-rapide », il reconnaît que les pays en développement sont à la fois moins responsables du réchauffement, et moins capables d’accélérer leur transition. Premiers visés, les pays développés qui « doivent s’engager à atteindre la neutralité carbone aussi proche que possible de 2040, une limite qu’ils devraient tous avoir l’intention d’atteindre », insiste-t-il. Dans cette optique, il attend de tous les pays du G20 qu’ils présentent d’ici la fin de la COP28 en décembre à Dubaï de nouveaux engagements de réduction de gaz à effet de serre « ambitieux » et « incluant tous les gaz », avec des objectifs de « réduction absolue » de ces émissions pour 2035 et 2040.
Hoesung Lee, président du GIEC
« Ce rapport de synthèse souligne l’urgence à prendre des mesures plus ambitieuses et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons toujours assurer un futur vivable pour tous », affirme-t-il. « Nous avons le savoir-faire, la technologie, les outils, les ressources financières et tout ce dont on a besoin pour surmonter les problèmes climatiques que nous avons identifiés », mais « ce qui manque pour l’instant, c’est une volonté politique forte afin de les résoudre une fois pour toutes », juge l’économiste coréen. Or, sans action immédiate, « nous allons souffrir davantage dans le futur ».
Inger Andersen, Directrice du Programme des Nations Unies pour l’environnement
« Le rapport a une conclusion claire pour les nations, les entreprises, les investisseurs et tous ceux qui contribuent au changement climatique : nous devons passer de la procrastination à l’action. Le réchauffement climatique frappe de plein fouet les communautés les plus vulnérables qui portent le moins de responsabilités, comme nous venons de le voir avec le cyclone Freddy au Malawi, au Mozambique et à Madagascar. »
Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada
« Nous devons relever notre ambition. En 2023, il ne devrait plus être nécessaire de répéter que les enjeux climatiques nous affectent tous lorsqu’on constate que ceux-ci font augmenter les coûts de santé et celui des dommages aux biens. Nous sommes maintenant appelés à travailler à l’adaptation aux changements climatiques et à l’atténuation de leurs effets », a-t-il déclaré lundi, en rappelant que « le Canada se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale, avec une rapidité de réchauffement encore plus élevée dans le Nord ».
Friederike Otto, coautrice du rapport synthèse du GIEC
« Les années les plus chaudes que nous avons vécues jusqu’à présent seront parmi les plus fraîches d’ici une génération », résume pour l’AFP Friederike Otto, coautrice de la synthèse, qui représente cette réalité par un graphique coloré de rouge plus ou moins foncé. « Certaines choses sont plus faciles à faire accepter aux gouvernements lorsque c’est dans les infographies » plutôt qu’explicitement dans le texte, explique-t-elle.
Greta Thunberg, militante écologiste suédoise
« Le fait que les personnes au pouvoir vivent toujours dans le déni, et aillent activement dans la mauvaise direction, sera au final considéré et retenu comme une trahison sans précédent », affirme-t-elle dans une déclaration écrite à l’AFP. « C’est juste une question de temps. » Selon l’écologiste « idevient de plus en plus impossible d’ignorer la crise climatique ». « Tant de gens en vivent les conséquences directes, la science est désormais sans équivoque et ils sont si nombreux à avoir sonné l’alarme depuis des décennies ».
Patrick Bonin, responsable de la campagne climat et énergie de Greenpeace
Pour l’organisation écologiste ce nouveau rapport doit servir d’avertissement aux gouvernements, comme celui du Canada, qui continuent d’autoriser de nouveaux projets d’exploitation et d’exportation de pétrole et de gaz naturel. « Le temps est venu qu’ils commencent à tenir les compagnies pour responsables et à les faire payer pour les pertes et dommages qu’elles causent. Les solutions sont nombreuses pour agir contre la crise climatique et l’heure est au déploiement sans ménagement. Ce rapport est un véritable plan d’action pour l’humanité et l’une des dernières portes de sortie qui s’offrent à nous pour construire un monde plus juste et plus sécuritaire », fait valoir son responsable de la campagne climat et énergie, Patrick Bonin.
Caroline Brouillette, directrice générale par intérim du Réseau action climat Canada
« Il est temps de s’attaquer, une fois pour toutes, à la mainmise de l’industrie des énergies fossiles sur les politiques, qui bloque l’action climatique depuis des décennies. Au cours des prochains mois, le gouvernement canadien doit montrer comment il alignera ses actions sur la science, fera sa juste part et mettra en oeuvre un changement rapide, équitable et transformationnel. »
Avec l’Agence France-Presse
2023-03-20T20:14:49Z dg43tfdfdgfd