Le parti politique municipal Unissons Saguenay a maintenant pignon sur rue au centre-ville de Chicoutimi. Le local est situé au Moulin à cie sur la rue Racine et pour les représentants politiques, il s’agit d’un moyen plus efficace de rencontrer la population.
La location de ce lieu de rencontre est possible grâce à l'allocation annuelle versée aux partis politiques. Unissons Saguenay a droit annuellement à un remboursement de dépenses pouvant aller jusqu'à 33 440 $.
Selon une réponse fournie par le porte-parole de Saguenay, Dominic Arseneau, un parti doit récolter au moins 1 % des voix pour avoir droit à un montant.
C'est après discussion avec le comité de coordination, qu'on s'est dit que ce serait intéressant de se rapprocher du monde, d'avoir un endroit. Si les gens veulent venir nous parler, ils ont juste à venir ici, cogner, se présenter, nous poser des questions. C'est vraiment une volonté de se rapprocher des gens. De pouvoir avoir un bureau pour nos rencontres, aussi, c'est plus simple également
, explique la cheffe intérimaire d’Unissons Saguenay, Andrée-Anne Brillant.
En plus d'un local dans l'espace de travail partagé, le parti politique a accès à d'autres services, dont une salle de conférence. Cette initiative permet, selon Mme Brillant, d'assurer une plus grande visibilité au parti.
On a quand même eu de bons résultats aux dernières élections, il s’agit de rester vivant, de jouer le rôle d'opposition, même si on n'est pas à la table, on est là pour critiquer, pour emmener un autre point de vue. On est toujours là pour écouter les conseils de ville. Donc, oui, on veut jouer ce rôle-là même si on n'a pas d'élus
, dit-elle.
Lors de l’élection de 2021, le chef à l’époque, Claude Côté, avait récolté un peu moins de 4 % des voix dans la course à la maire. La formation avait présenté huit candidats pour les 15 postes de conseillers. C’est Andrée-Anne Brillant qui avait fait la meilleure performance, avec 45 % des votes face à Michel Potvin.
Chargé de cours au Département des sciences humaines et sociales de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Christian Bélanger n’est pas convaincu par l’approche d’Unissons Saguenay.
C'est clair qu'ils ont à occuper la place pendant quatre ans. Donc, ils ont à démontrer qu'ils existent. Maintenant, qu'est-ce qu'ils vont faire de cette présence, d'avoir un local permanent, d'avoir une permanence sur la rue Racine? Ça reste à déterminer. C'est à eux de trouver le moyen d'animer cette vie politique, cette vie militante, ce projet de société qu'ils portent pour la municipalité. Je pense que c'est un gros défi
, souligne-t-il.
Toutefois, des engagements politiques similaires ont été observés ailleurs au Québec.
Ce qui ne veut pas dire qu'il prendra le pouvoir nécessairement, mais peut-être qu'éventuellement il y aura une représentation de ce parti à l'hôtel de ville et là, ça permet de poser des questions, ça permet d'obtenir une visibilité encore plus grande qu'un local et des militants
, conclut la professeure associée de gestion municipale de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), Danielle Pilette.
D'après un reportage d'Annie-Claude Brisson
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